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Centenaire de Léon Gautier !
Les 100 ans de notre ancien du 6 juin 1944
Brick et Dague souhaite un excellent anniversaire à Léon que nous honorerons à l'occasion de notre "Bivouac OPS". Quel personnage, qui sait être proche de chacun, jeune ou ancien, aussi sympathique et attachant que modeste sur ce qu'il a fait avec ses camarades du 1er BFMC, sous les ordres de Philippe Kieffer. (N°10 Commando IA et N° 4 Commando).
Longue vie Léon, et au plaisir de se retrouver le 6 juin prochain à Ouistreham!
Léon Gautier est né le 27 octobre 1922 à Rennes. A l’âge de 16 ans, il travaille comme apprenti carrossier mais la Seconde Guerre mondiale éclate la même année. Souhaitant faire son devoir patriotique, il cherche à s’engager mais à son âge, seule la Marine nationale recrute, ce qui n’est pas pour déranger le breton. Il est alors recruté comme canonnier à bord du cuirassé Courbet, et participe à la défense du port de Cherbourg et de l’embouchure de la Vire en Normandie contre la Kriegsmarine allemande, quatre ans exactement avant le débarquement de Normandie. Le 20 juin 1940, le Courbet fait route vers l’Angleterre pour rejoindre les Forces Françaises Libres où il est utilisé comme bâtiment antiaérien pour la défense de Portsmouth. Léon Gautier en profite pour se renseigner sur les moyens de poursuivre la guerre au sein de l’armée britannique. Il entend néanmoins parler des Forces Navales Françaises Libres et s’engage, le 13 juillet 1940 à Londres, à bord du navire de commerce “Le Gallois” qui transporte du minerai à travers l’Atlantique. C’est lors de l’une des traversées que son convoi est attaqué par les redoutables sous-marins allemands, les U-Boote, qui coulent plusieurs navires. Impuissant, Léon observe les marins perdus en mer, appelant au secours et laissés par les autres navires, conformément aux ordres. Ce fait a profondément marqué le jeune Léon qui a continué d’en faire des cauchemars après la guerre.
Léon Gautier se porte ensuite volontaire à bord du sous-marin Le Surcouf jusqu’en janvier 1941 puis sert comme fusilier-marin, transitant notamment par le Cameroun, le Liban et la Syrie.
Il apprend la création d’une unité d’élite anglaise ouverte aux Français, les commandos, et décide de tenter sa chance. Après avoir réussi ce stage redoutable et redouté se déroulant notamment à Achnacarry en Ecosse, il intègre la Troop 8 au sein du 1er bataillon de fusiliers marin commando (1er BFMC) que commande le lieutenant de vaisseau Philippe Kieffer.
En 1943, pendant l’une de ses nombreuses gardes, il remarque une femme qui semble fouiller dans la salle de transmission du quartier général. Sans hésiter, il lui demande de justifier sa présence en zone militaire, de haute sécurité qui plus est : la jeune femme se présente, elle s’appelle Dorothy Banks et travaille pour les services des postes et télégraphes. Sans se laisser impressionner par le Français qui est sous le charme, elle lui demande à son tour de se présenter. Léon s’exécute et l’invite aussitôt à dîner. Dorothy avait été blessée en 1942 à Calais lors des bombardements allemands, recevant un éclat d’obus dans la tête et restant 16 jours dans le coma : elle avait à cœur d’aider et d’œuvrer pour les forces armées de son pays. Ils se fiancent quelques semaines plus tard…
Lors de la traversée de la Manche à destination de la Normandie, Léon se souvient avec peu de réjouissance de la soupe de tortue qui était servie aux soldats. Il avait la tête ailleurs, vers les combats à venir. Effectivement, le 6 juin 1944, les commandos français débarquent à Sword Beach face à la commune de Colleville-sur-Orne (aujourd’hui Colleville-Montgomery). La Troop 8 à laquelle Léon appartient doit s’emparer, une fois le débarquement effectué, des différents points d’appui allemands répartis sur 1,8 kilomètres le long du rivage jusqu’au central téléphonique et le complexe défensif du Casino à Ouistreham. Une fois cette action réalisée et après de sanglants combats, Léon et ses frères d’armes récupèrent leurs sacs vers 11h30 puis entament leur progression en direction de Bénouville (où ils traversent sous le feu le fameux Pegasus Bridge) puis de la commune d’Amfreville : ils y tiennent la position puis livrent bataille pendant 78 jours et 78 nuits, sans cesse harcelés par les patrouilles et les tireurs d’élite allemands. Léon Gautier et les commandos français terminent la bataille de Normandie à Saint-Maclou dans l’Eure. Rapatrié en Angleterre, il se blesse malencontreusement une cheville à la fin du mois d’août et débute sa rééducation qui le fait manquer les combats livrés par son unité en Hollande en septembre 1944.
Après la guerre, Léon Gautier travaille pendant sept ans en Angleterre comme chef d’atelier puis s’installe en Afrique, au Cameroun et au Biafra, au sein de la Compagnie française de l’Afrique occidentale. Dorothy, qu’il a épousé le 14 octobre 1944, lui donne deux enfants : Jacqueline et Jeannette. De retour en France, il reprend des études de droit dans l’Oise et devient expert automobile après avoir décroché le brevet d’état. Il reste alors très discret sur son passé militaire, notamment parce que les opportunités professionnelles et les soutiens de l’Etat étaient rares en métropole pour les anciens commandos ayant servi sous l’uniforme britannique. Mais après s’être rendu à une exposition organisée par le syndicat d’initiative d’Ouistreham, un projet de musée dédié aux commandos français du débarquement de Normandie naît en 1982. Toute la famille est impliqué dans cette initiative qui donne naissance au Musée n°4 Commando : Dorothy a raccommodé les uniformes tandis que Jacqueline y a travaillé.
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